L'Elephant d'Afrique
Photo Minko.
1.Taxonomie de l’éléphant d’Afrique
L’éléphant d’Afrique est le plus gros mammifère terrestre. Avec l’éléphant d’Asie, il est le dernier survivant de l’ordre des proboscidiens. On l’appelle pachyderme (du grec pachys, épais et derma, peau) à cause de sa peau épaisse. Ainsi, l’éléphant choisi comme emblème par l’Ecole de Faune de Garoua est un pachyderme qui jouit d’un grand prestige dans la faune et la plupart des cultures africaine
2.Classification
Règne : Animal
Embranchement : Chordés
Sous-embranchement : Vertébrés
Classe : Mammalien
Ordre : Proboscidiens
Sous-ordre : Elephantiodae
Famille : Elephantidae
Genre : Loxodonta
Espèce : L. africana
Sous-espèces : L. africana african et, L. africana cyclotis
3. Description
Le mâle peut peser entre 3,4 et 7 tonnes pour une taille comprise entre 2 ,5 et 4 mètres (Campbell, 1998). De plus, cet animal suscite beaucoup de curiosité, du fait de sa taille énorme, de son comportement, de son organisation sociale et de son intelligence (Anonyme, 2003). La lèvre supérieure et le nez de l’éléphant se confondent et forment une trompe constituée par un prolongement musculaire. Cet organe lui sert à la préhension. Les oreilles quant à elles sont caractérisées par un large lobe très vascularisé. C’est à ce niveau que s’effectue le refroidissement du sang de l’animal.
Les éléphants possèdent des défenses en ivoire origine du braconnage de l’espèce. Situées de part et d’autre de la trompe, au niveau de la lèvre supérieure. Parfois de très grande taille et elles pèsent énormément. En effet, Campbell (1998) rapporte un poids record de 20 kg pour une paire de défenses. Certains éléments fondamentaux mentionnés dans le tableau distinguent l’éléphant de savane (Loxodonta africana africana) de son cousin de la forêt (Loxodonta africana cyclotis).
Tableau I : Caractéristiques distinguant L. africana africana de L. africana cyclotis.
Critères |
Loxodonta africana africana |
Loxodonta africana cyclotis |
Taille au garrot |
2,7 à 3,9 mètres |
2,3 à 2,7 mètres |
Oreilles |
Grandes et larges avec lobe pointu ; Se croisent sur la ligne médiane quand elles sont plaquées contre le corps. |
Petites et arrondies avec un lobe inférieur pointu. |
Défenses |
Longues et incurvées vers l’avant. |
Petites, droite et dirigées vers le bas. |
3.1 Evolution des effectifs des populations d’éléphants d’Afrique
Les effectifs sont longtemgs restés ignorés durant toute l’époque pré-coloniale. Quelques estimations de l’effectif des éléphants de cette période ont été faites néanmoins. Cependant, selon Pfeffer (1996), la population totale des éléphants d’Afrique pendant cette période peut prudemment être estimée entre 7 et 10 millions compte tenu de leur aire de répartition qui recouvrait tous les milieux naturels du continent à l’exception des zones les plus désertiques. Même en l’absence de données exactes, il est indéniable que cette population a diminué dramatiquement.
4. Menaces sur la survie de l’éléphant d’Afrique
L’éléphant d’Afrique est une espèce à croissance lente et à maturité sexuelle tardive qui a failli disparaître du continent noir. Entre 1970 et 1977, le Kenya aurait perdu plus de la moitié de ses 120.000 éléphants. Au Rwanda, 4/5 de ces animaux devenus incontrôlables furent abattus en 1974. Pfeffer (1996) situe le premier déclin de l’espèce entre le milieu du XIXè siècle (à partir de 1840) et la première guerre mondiale. Par ailleurs, aucune région de l’aire de répartition originelle des éléphants n’a échappé au déclin. L’Afrique occidentale aurait perdu 90% de ses éléphants au cours des vingt dernières années (Pfeffer, 1999).
5. Les causes du déclin
Selon Wilson et al, cités par UICN (2003), les éléphants d’Afrique ont longtemps été chassés pour l’ivoire qui faisait l’objet d’un commerce accru à travers le Sahara. La chasse pour l’ivoire a augmenté au cours du XIXème siècle en particulier après 1870, lorsque les puissances coloniales se déplacèrent vers l’intérieur des terres et installèrent des routes et chemins de fer qui facilitèrent le transport de l’ivoire vers la côte (Alpers cité par UICN, 1999). L’ivoire servait à fabriquer des manches de couteaux, des boules de billards, des bracelets, des pointes de lances et hameçons. Selon Pfeffer (1996), la documentation et les statistiques disponibles sur le commerce de l’ivoire confirment que les deux périodes de déclin drastique des éléphants ont également été celles où la demande et les importations d’ivoire ont été les plus élevées (Pfeffer, 1989).
Ces chiffres alarmants ne concernent cependant pas la seconde période de déclin, ni les données du marché oriental et encore moins la part que représentaient les éléphanteaux orphelins. Si le commerce de l’ivoire est la cause la plus importante du déclin des éléphants d’Afrique la perte d’habitat est également une des causes principales de leur déclin. Au cours du XXème siècle, on a assisté à un accroissement exponentiel des populations humaines. L’extension des terres agricoles, des pâturages, des cultures de maïs, grignotent l’habitat des éléphants de même que la construction des routes (Pfeffer, 1996).
6. Mode de vie
Un troupeau d’éléphants vit toute l’année sur un vaste domaine dont la superficie varie en fonction de l’aridité du sol, des contrastes entre saison sèche et saison humide et de la bienveillance des hommes. La superficie du domaine vital individuel varie de 15 à 3700 km2 (Douglas–hamilton, Leuthold), cités par Poole (1996). L’unité sociale de base se compose d’une à plusieurs femelles apparentées ainsi que leurs descendants immatures et peut varier de deux à trente individus (Poole, 1996). Les éléphants sont des animaux très sociaux. Ainsi, à des fins protectrices, de petites familles se regroupent souvent pour former de grands ensembles. En effet, les grandes familles où plus de femelles s’occupent des éléphanteaux auront un taux de survie plus élevé. Chaque membre d’un groupe respecte la hiérarchie établie. C’est la quantité de nourriture qui régule les effectifs sous l’autorité d’une éléphante adulte, la matriarche qui a en mémoire tous les bons parcours
Là où il y a des ressources abondantes et également distribuées, les éléphants ont tendance à se rassembler (Poole, 1996). Les groupes se divisent généralement pour maintenir une recherche efficace de la nourriture quand les ressources sont maigres en période de soudure (Poole, 1996). La recherche des aliments plus difficile par en période sèche prend le pas sur les préoccupations sécuritaires qui dominent en période humide quand la nourriture et les mises bas sont abondantes.
7. Ecologie chez l’éléphant
Les éléphants sont des animaux qui s’adaptent extrêmement bien aux différentes conditions du milieu. Ils occupent divers habitats allant du désert à la savane et les forêts galeries. Les facteurs écologiques affectent la dynamique des populations, l’habitat, les formes de migration, le régime alimentaire, la taille et la composition des groupes. L’éléphant est un méga herbivore, il mange une bonne partie de la journée et de la nuit. Grâce à sa trompe, l’éléphant arrache les herbes et les feuillages, cueille les fleurs et les fruits, détache les écorces, déterre les racines. Mais, le régime alimentaire des éléphants varie suivant le milieu et la période de l’année. Selon Western, cité par Téhou et Sinsin (2000), les éléphants peuvent par leur comportement, fortement influencer la structure de la végétation et donc celle des autres populations animales. Il faut toutefois noter que la plupart des populations d’éléphants d’Afrique a beaucoup perdu de sa zone de parcours et se retrouve confiné dans des réserves de faune